Tout est déjà là.
C’est une petite phrase que nous pouvons entendre dans milieux spirituels, cela m’a assez agacée alors que j’ai tellement été dans le travail sur soi. Nettoyer les mémoires, lever les blocages, me défaire de schémas anciens, avancer ! Et un jour en formation j’ai posé une question à l’enseignant : « mais quand avons nous terminer ce travail de guérison des mémoires ? » « Jamais » m’a-t-il répondu. Ca été un choc, un de ceux qui ne sont pas énormes en surface, mais qui craquèle des croyances tout au fond de soi sans trop savoir lesquelles. Je ne voulais pas de cette démarche où toute ma vie j’allais être dans la machine à laver émotionnelle. Je voulais une méthode directe, pour arriver tout de suite là où je pressentais pouvoir me dire « ça y est, tu peux savourer la vie maintenant, tu as passé toutes les étapes ! »
Ce n’est que plus plusieurs années après que je comprends ce que j’ai toujours cherché à toucher. Tout est déjà là… oui ! Cela ne signifie pas que tout est parfait, que je ne vais plus avoir mal, que je ne vais plus aller et venir dans les états émotionnels divers. Les émotions font partie de la vie, et tant que nous sommes en vie nous pourrons en ressentir toute la gamme. Il n’y a pas un état de félicité un jour qui dit « ca y est la joie permanente est là ! ». Quelle drôle d’idée ! La vie est mouvements. En revanche ce qui change c’est la façon de voir ce qui est vécu et ressenti, c’est notre façon de nous placer en nous qui fait que nous sommes bien là, non plus subissant, non plus victimes, mais fort de notre pouvoir. Cela veut dire que lorsque nous vivons un évènement nous choisissons l’angle de vue selon lequel le regarder. Quel point de vue me laisse libre de ressentir l’émotion qui me traverse et me laisse libre d’agir selon le moment, et non plus en fonction des automatismes acquis durant l’enfance. Un point de vue libre et depuis son pouvoir doute des réactions automatiques et se demande si il n’y a pas une autre manière de penser, si il est possible de laisser de côté des croyances acquise et que nous pensons être notre identité. Il ne s’agit plus d’avoir raison ou tort mais de vivre un regard flexible. Et cela est notre choix. Est ce que je tiens tellement à ma croyance et à ma volonté au point de bloquer tout ce que je ressens ? De me créer des moments de souffrances ?
Est ce que si je change de regard je vais perdre ce que je connais et mon identité ? Oui, c’est possible, bien que cela restera toujours disponible en moi, et surtout je vais grandir mon champs des possibles. En grandissant ce champs, en sachant que j’ai le choix, je me rends compte qu’il n’y a plus rien à « guérir ». Il y a des mémoires que je vais rencontrer, oui, des émotions, et par mon choix je vais pouvoir créer ma réalité, qui sera bien plus ancrée dans une réalité collective, parce que la flexibilité de regards nous sort de ce qui nous enferme, de ce qui nous laisse communiquer avec le mur nos frontières fermées, sans que notre canal de communication flue entre moi et les autres. Et cela peut aussi être un choix (en vrai il ne peut être autre) que de garder serré ce qui appartient au passé. Le savoir nous place dans notre responsabilité et souveraineté.
En étant massé, nous sommes directement au contact de notre corps, de nos sensations et émotions. Il n’y a plus à avoir raison, il n’y a plus à avoir tort, il y a simplement à être là, à découvrir encore et encore toutes les ressources merveilleuses du corps. C’est un rdv de paix qui ramène à l’unité en soi. Un rdv d’authenticité avec ce « tout est déjà là » Eglantine.

Eglantine, en recherche de reconstruction, je tombe sur votre post, votre site. J'y suis très sensible. Tout est déjà là... Oui, c'est vrai, je crois tout comme votre expérience le montre que, face à nos mémoires traumatiques, nous pouvons, par notre prise de conscience, choisir de les laisser nous faire souffrir à nouveau, ou bien d'apprendre à les questionner ; à nous en éloigner ; et à inventer d'autres réactions ; ou tout simplement adopter une posture détachée. C'est ici que tout commence. S'écouter, vibrer, ressentir, se connaître, se faire confiance. Oser opter pour d'autres comportements. Même si l'on est mal à l'aise. Même si l'on se demande 'pourquoi on vient de faire cela'. C'est un acte de libération. Difficile,…